Pop Modèles : À quoi sert l’étranger au cinéma ?
À quoi sert l’étranger au cinéma ? Côté pile : l’Autre est un personnage qui a souvent les faveurs du cinéma pour ce qu’il aurait de louche et d’inquiétant. Côté face, l’étranger peut aussi être attirant et séduisant… Trois capsules vidéo explorent les facettes des ressorts de l’exotisme au cinéma et interrogent les fonctions de l’étranger en suggérant trois réponses : nous faire rêver, nous faire rire et nous mettre en perspective.
On peut définir l’exotisme comme le goût pour ce qui est étranger. Depuis le début de son histoire, le cinéma a su exploiter ce goût pour pimenter les films et garantir le spectacle. Grâce à cette histoire, nous pouvons tenter de cerner l’évolution du rapport à l’Autre et comment le cinéma s’y adapte. A travers trois capsules vidéo d’extraits commentés, Pop Modèles : À quoi sert l’étranger au cinéma propose d’explorer trois dimensions différentes de la problématique.
Depuis les origines, le cinéma aime faire son spectacle de personnages curieux, de populations bigarrées et de coutumes étonnantes. L’Autre n’y est pas nuisible, bien au contraire, il est agréable à fréquenter le temps d’une séance. N’est-ce pas sous l’apparence d’un cheik arabe que Rudolph Valentino séduisait le mieux ? Grâce à l’exotisme, l’étranger (qu’il soit humain ou pays) conquiert ses galons. Que serait James Bond sans les hôtes (souvent hôtesses) amicaux et chamarrés au milieu desquels il déambule ? Indiana Jones pourrait-il justifier son accoutrement sans les indigènes sauvages mais fascinants qu’il sait dompter ? Combien de fictions n’auraient pas vu le jour sans le ressort de l’ailleurs, sans les qualités esthétiques de la différence ? Slumdog millionnaire fonctionnerait-il dans l’Occident de Danny Boyle ?
L’exotisme est plaisant, c’est un rapport qui valorise l’Autre pour ses différences. D’une certaine manière, il est un vecteur d’interculturalité. Toutefois, le cinéma le montre bien, l’étrangeté de l’étranger ne semble intéressante qu’à partir du moment où elle est sensationnelle. Il faut donc surprendre, tout en restant crédible. A travers l’histoire du cinéma, l’image exotique a fortement évolué. Issues en droite ligne des imaginaires féconds des publics bercés par l’aventure coloniale, les images ont tout au long du siècle été confrontées à celles provenant des témoignages réels, imposés par les reportages. Ou lorsque de figures passives, les habitants du reste du monde sont devenus des acteurs autonomes de l’actualité.
Ces vidéos ont été réalisées avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de la Promotion de la citoyenneté et de l’interculturalité.