Un site pour mon école
Un site internet propre à l’établissement devient un incontournable. C’est une plateforme de présentation de tout ce qui s’y vit : du reportage « classes de dépaysement » à l’agenda en passant par les infos pratiques et le projet d’établissement, les fonctions sont multiples. Et elles se mettent au service de la pédagogie.
L’école se positionne désormais à la même enseigne que la plupart des entreprises et propose une image de sa noble activité sur Internet.
Toutes les écoles ? Non, l’une ou l’autre résiste encore et toujours à l’envahisseur numérique, limitant la communication au mot dans le journal de classe et contact de visu.
C’est que les contraintes sont telles que, n’en déplaise à certains, l’école est bel et bien inégalitaire face à l’accès aux nouvelles technologies. Les écarts, Tels ceux d’une étape du tour de France, se creusent aux niveaux de la disponibilité du matériel, de son bon fonctionnement et, bien entendu, de la présence ou non d’une personne « ressource ».
Au stade régional déjà, les différences sont notoires : les écoles de la région
bruxelloise ont reçu, pour la deuxième fois déjà, un parc informatique fonctionnel mais limité à quatre PC équipés en logiciels libres. La connexion et l’hébergement éventuel du site sont proposés par IRISnet et le CIRB assure le suivi de l’état de santé des ordinateurs soumis, on le devine, à de rudes traitements.
En région wallonne, c’est différent. Dans ce dossier qui a traversé nombre de remous et dont nous n’avons, à ce jour, aucune info complémentaire depuis un mois (lire BI de février), les écoles primaires sont dans l’attente. Bien sûr, le nombre de postes variera en fonction du nombre d’élèves, bien sûr le choix proposé entre PC et Mac en réjouit plus d’un... Oui mais, voilà... toujours rien ! Les enseignants motivés se sont constitués un parc de seconde main via des filiaires diverses : Oxfam, communautés européennes, banques... et les autres pourront bientôt remplacer l’enseigne du local
multimédia par « musée de l’ordinateur » tant les Macs fournis dès la fin des années nonantes sont devenus inutilisables.
Face à ce désolant constat, le contraste entre les écoles équipées et les autres s’en trouve encore renforcé. Est-il dès lors raisonnable d’inciter les écoles à occuper une place sur Internet ? Nous pensons que oui.
Site vitrine ?
Beaucoup d’écoles se réjouissent d’avoir leur site Internet. Visibilité, présentation de l’équipe éducative, transmission de documents, adresses électroniques et présentation des projets éducatifs et pédagogiques sont les premiers renseignements qui donneront au visiteur (souvent parent) une première idée de la probable future école de leur rejeton.
Si le site se limite à ces renseignements déjà très utiles, on peut le comparer à la vitrine d’un magasin qui reflétera avec justesse ou non, ce que l’on y trouvera dès la porte franchie. Comme celle-ci, le site doit être actualisé et montrer une activité régulière : « dernières nouvelles », agenda actualisé, « photo de la semaine »...
En effet, l’image de l’école véhiculée par cette nouvelle interface risquera d’être vite ternie si celle-ci reste trop longtemps figée.
Internet, outil de communication...
Par vocation, internet permet un échange d’informations sous les formats les plus variés offerts par le multimédia : documents textes, sons, images fixes ou animées. Le site peut devenir un extraordinaire outil d’organisation de la vie de l’école de par son aspect collaboratif. Si l’ensemble des partenaires dispose d’un accès à la publication,
chacun pourra y déposer des contenus, mettre à jour un agenda commun, inviter à réagir... tout cela selon les codes fixés dans une charte d’utilisation minutieusement rédigée pour éviter tout malentendu.
et outil pédagogique !
Le pas est franchi. Éduquer aux médias que l’on appelle erronément « de demain », c’est conduire les enfants vers l’expérimentation de ces médias collaboratifs. C’est leur donner accès à cette interface qu’ils vont utiliser comme support à leurs productions écrites et audio-visuelles. Risqué ? Bien sûr ! Mais pas plus que dans n’importe quelle autre démarche d’apprentissage. Il serait d’avantage risqué de penser que cet apprentissage de la communication à l’aide du net pourra se faire plus tard.
Communiquer sur le net requiert des compétences que l’école doit développer au même titre que les traditionnelles compétences de savoir écrire et savoir parler.
Utiliser le multimédia dans une pratique de communication s’inscrit dès lors dans les activités proposées par le programme intégré.
Un site collaboratif, kesako ?
Spip, vous connaissez ? C’est le nom de ce petit écureuil qui accompagne Spirou dans ses aventures. SPIP est aussi le nom d’un système de publication pour l’Internet qui s’attache particulièrement au fonctionnement collectif, au multilinguisme et à la facilité d’emploi. C’est un logiciel libre, distribué sous licence libre. Il peut ainsi être utilisé pour tout site Internet, qu’il soit associatif ou institutionnel, personnel ou marchand.
SPIP est développé (programmé, documenté, traduit, etc.) et utilisé par une
communauté de personnes que chacun est invité à rejoindre (ou simplement à contacter) sur différents sites Web, listes de discussion par email et rencontres.
De plus en plus d’écoles et d’associations choisissent ce type d’interface pour faire vivre leur site. Facile d’utilisation, peu gourmand en ressources matérielles (une connexion valable type ADSL et un navigateur internet), Spip se révèle être l’outil le plus adapté actuellement pour générer et animer facilement le site de son école.
Quelles compétences
Alimenter un site avec l’interface proposée par Spip est plus simple encore que d’utiliser un traitement de texte. Une fois le squelette du site créé, il suffit de remplir les espaces prévus pour les textes et l’insertion de documents (images, sons...). Il est donc tout à fait pensable d’imaginer des activités pédagogiques pendant lesquelles les élèves produiront textes, illustrations ou séquences dans un contexte de publication quasi instantanée sur le site de l’école.
Un brin d’aide ?
La FoCEF centrale propose chaque année une formation destinée aux enseignants et directions qui souhaient construire et mettre en place un site collaboratif pour leur école. Durant cinq journées, les participants apprennent à créer le squelette du site, à lui donner le look souhaité en réfléchissant sur les aspects conviviaux et communicationnels. Comment héberger le site, lui choisir un nom de domaine et le rendre interactif suivent les démarches initiales.