Maman Présidente : quand la maternité façonne l’image des femmes en politique
En politique, il faut savoir s’imposer, ne pas compter les heures et aimer faire parler de soi. Une description éloignée de celles qui mènent des « vies de mères », dévouées, cheveux décoiffés, cloitrées et occupées à faire tourner la marmite. Pour certaines, ce temps serait révolu : « pourquoi choisir ? » interrogent ces femmes politiques qui ont fait de leur maternité l’élément central de leur image. Doit-on dès lors y voir une nouvelle manière de gouverner ou un spectacle offert par quelques privilégiées ?
L’utérus sous silence
Pendant longtemps, les femmes ont été réduites à la dimension biologique de leur être. « Tota mulier in utero » tranchait Hippocrate, celui que l’on considère comme le père de la médecine. La femme serait « toute entière dans son utérus » : c’est de lui que viendraient ses humeurs, qu’on dit plutôt changeantes, de lui que s’écoulent ses fluides, qu’elle ne contrôle pas elle-même - « Et comment pourrait-elle alors gouverner le monde ? » ajouterait Aristote. Enfin, c’est également en son utérus que gît sa principale fonction sociale : celle d’enfanter et assurer ainsi la pérennité de nations fortes et ordonnées. Être une femme sans être une mère, c’est tout simplement ne pas avoir de raison d’être en dehors de l’univers familial et domestique, clos. Pendant longtemps, ce sont donc les hommes qui se lancèrent à corps perdus à la conquête du monde, imprimant leur visage dans les encyclopédies, donnant leur nom aux rues et garnissant les grands boulevards de leurs présences devenues statues.
Jusqu’au XIXe siècle, le pouvoir politique était entre les mains des hommes, résolvant dès lors avec leur regard d’hommes les problèmes qui leur semblent prioritaires, par expérience d’hommes. C’est avec les mouvements révolutionnaires que les femmes apparaissent progressivement sur le terrain politique européen. D’abord actives sur les questions d’enseignement – pensons à Isabelle Gatti de Gamond ou Léonie de Waha – il faudra attendre la Première Guerre mondiale pour qu’une partie d’entre elles (principalement définies par les hommes de leur vie, époux ou fils) puissent avoir le droit de voter et d’être élues. Ainsi, Marie Spaak-Janson devient en 1921 la première sénatrice belge, avec l’accord de son avocat de mari. Mais le suffrage universel ne pouvait suffire à ébranler un système idéologique reposant sur une conception virile du pouvoir, portée sur la domination, l’autorité, la puissance physique, l’esprit de compétition. Pour s’imposer, les femmes devront se distancier de tous les stéréotypes qui collent à leur genre, à l’instar de Margaret Thatcher : critiquée mais respectée parce qu’elle se montrait – à l’image de sa politique – dure, froide et finalement peu humaine. De nos jours, Angela Merkel s’inscrit également dans cette école, portant ses robes comme des uniformes, s’exprimant très peu sur les questions des droits des femmes et dit même n’être « pas particulièrement féministe » – même si elle précise que son éducation dans l’ancienne République d’Allemagne de l’Est lui a naturellement inculqué l’égalité entre les genres. Elle n’a d’ailleurs pas d’enfant [1].
La politique renouvelée par le care {{}}
« Mais qui va garder les enfants ? » s’était exclamé Laurent Fabius en 2007, lorsque Ségolène Royal annonçait sa candidature au poste de Présidente de la République [2]. En retard sur son époque sans doute, il ne s’attendait pas à voir débarquer cette nouvelle génération de politiciennes : convaincues par les questions de genres ou surfant sur l’air du temps, mettant en tout cas leur identité de femmes au centre de leur image publique. Fini le temps où les femmes « s’embarrassaient [3] » de leur grossesse, elles l’utilisent désormais pour modeler leur message politique.
Une stratégie sur laquelle a misé le parti Démocrate états-unien durant les élections qui opposèrent Donald Trump à Hillary Clinton. Les références à sa maternité ont été récurrentes tant de sa part que de ceux qui prirent la parole pour la soutenir, de sa propre fille à l’auto-proclamée « mom-in-chief » Michele Obama qui a rappelé son engagement constant pour les droits des enfants [4]. Quand il ne s’agissait pas de liens de sang ou de tribu politique, la famille restait au centre de sa campagne [5] : les endeuillées « mères du mouvement » - en référence à celui du Black Lives Matter - ont été également invitées à s’exprimer lors de la nomination de Clinton aux élections
Il s’agit là d’un retournement de stigmate : alors que la maternité justifiait auparavant l’exclusion des femmes de la sphère politique [6], Clinton se la réapproprie pour justifier sa présence parmi les figures dirigeantes. Ce qu’évoque son image de mère, c’est le don de soi, l’empathie, l’amour inconditionnel. Une figure qui s’oppose à celle du politicien carriériste, corrompu, prêt à retourner sa veste à la moindre occasion. C’est ce qu’on appelle le care, « l’éthique de la sollicitude ». Conceptualisée à partir des années 1980 par des féministes comme Carol Giligan, elle souligne la nécessité dans certains cas de considérer plus importants la sauvegarde des liens et le respect de la sensibilité de personnes que le besoin de « faire justice » par des lois qui peuvent manquer de souplesse face à une réalité complexe. En somme, il s’agirait d’une nouvelle manière de gouverner. Les électeurs veulent être compris, et qui mieux qu’une maman sait faire preuve d’écoute ?
La maternité comme l’incarnation d’un programme politique
Les mères, leur corps, leur style de vie, peuvent aussi être le moyen d’exprimer par l’exemple un programme politique. Dans la famille libéral, on demandera la « super maman » : capable d’accomplir en une journée ce que d’autres feraient en un mois. « Je ne m’accorderais qu’une petite semaine de congé de maternité » avait lancé Rachida Dati avant d’accoucher. Promesse tenue puisqu’elle apparaissait aux côtés de Nicolas Sarkozy cinq jours après avoir donné naissance à sa fille par césarienne. Dans la même veine, la Républicaine Sarah Palin avait également misé sur son image de « hockey mom », renvoyant à la mère de famille américaine typique qui salue son fiston depuis les gradins tout en découpant ses légumes pour le souper du soir. Cette espèce de maman qui semble avoir tout pour elle [7] ne s’apitoie pas sur son sort et n’a besoin de l’aide de personne - comprenez : pas d’aide de l’État. « Au lieu de me féliciter, les gens me demandent sans cesse si je ne suis pas fatiguée ! » « Or », disait-elle, « la grossesse n’est pas une maladie. Le corps est fait pour cela. » martelait Rachida Dati.
La représentation de « maman solo garde des sceaux » n’est pourtant pas vraiment réaliste. Selon une enquête menée par l’Observatoire bruxellois de l’emploi sur la « Situation des familles monoparentales face à l’emploi et au chômage en Région de Bruxelles-Capitale » en 2009, le taux d’occupation des mères isolées avec un enfant à leur charge était de 50,8% [8], l’âge de l’enfant étant un facteur significatif : plus l’enfant est jeune, plus la mère aura des difficultés à le faire garder, ce problème résultant d’une pénurie des structures d’accueil en région bruxelloise. On constate par ailleurs que le niveau d’études des familles monoparentales est moyennement plus bas que celui des familles duoparentales, ce qui peut laisser suggérer des revenus globaux plus bas, même lorsque le parent isolé travaille. En bref : pour pouvoir être une mère seule (ou non) et active, mieux vaut être bien entourée ou avoir un joli patrimoine sur lequel compter.
À gauche, on dénonce ces problèmes structurels. « C’est pas facile [...] et je crois que ce serait raconter des salades que de dire ça ! La société est pas organisée pour ça, la vie politique est complètement imperméable à ce type de contraintes » raconte Clémentine Autain [9], cheveux courts et cernes non dissimulées, lorsqu’on l’interroge sur son quotidien de mère et de femme politique. « Même si des efforts sont produits [...] Au Front de Gauche, on est dans un espace qui est vraiment de tradition féministe donc on peut parler de ces questions-là, dire que les réunions à 18h c’est pas possible » poursuit-elle. « C’est non-négociable de garder du temps pour voir ses enfants grandir », sous-entendant la position du parti quant à la flexibilité des travailleurs, ne pouvant primer sur leur épanouissement personnel.
Une intimité partagée
Dans le magazine Gala, Ségolène Royal évoquait également sa volonté de concilier vie de famille et engagement politique : [Être mère] C’est pour moi une valeur fondamentale. Cela permet d’être ancrée dans le réel et dans l’affection. Il y a tellement de politiques qui ne voient pas les leurs. Moi, je veux que la famille reste très proche. C’est un travail, vous savez, le maintien des liens. J’emmène régulièrement mes enfants au théâtre, j’organise des repas avec leurs petits amis, je veille à ce qu’ils se voient ou se parlent les uns les autres chaque semaine. » Autant de détails qui nous projettent directement au cœur de la famille Royale, aux côtés d’une Ségolène entourée de ses filles, avec qui elle pose d’ailleurs pour l’article.
Pas de doute, on partage des choses avec cette Ségolène-là ou, en tout cas, ces images remuent quelque chose à un endroit de notre subconscient qu’on n’associerait pas naturellement à un débat politique traditionnel. Que l’on ait une expérience positive ou négative de la maternité, on a tous quelque chose à en dire : le réalisateur Xavier Dolan a peut-être envie de tuer sa mère, n’empêche que la question est pour lui assez importante pour donner lieu à un film. C’est une expérience à la fois personnelle et universelle et c’est pour cette raison qu’elle nous touche de manière aussi puissante.
De fait, l’évocation de la maternité peut renforcer le sentiment de proximité entre un peuple et sa dirigeante. En Nouvelle-Zélande, la première Ministre Jacinda Ardern a accouché pendant son mandat, s’octroyant également le congé maternité de six semaines auquel elle a droit [10]. À l’annonce de sa grossesse, des femmes de tout le pays ont tricoté des tenues pour la nouvelle-née, se transformant rapidement en un mouvement visant à offrir des vêtements aux enfants du pays dans le besoin. Donner aux habitants d’un pays comme la Nouvelle-Zélande le sentiment d’habiter un village, n’est-ce pas une promesse de rêve ?
La naissance de la fille de Ardern dépasse largement le cadre familial. D’ailleurs, elle a décidé de nommer sa fille Neve « Te Aroha », ce qui signifie « Amour » en langue Maori. Un geste significatif lorsque l’on connait les discriminations que subissent les minorités en Nouvelle-Zélande et qui fait de cet heureux événement un message indubitablement politique.
En associant sa maternité à sa militance, Jacinda Ardern, ainsi que les autres femmes dont nous avons parlé dans cette analyse, souhaite démontrer par l’exemple qu’être mère ne devrait pas être vécu comme un handicap par celles qui souhaitent mener une vie professionnelle ou simplement s’épanouir au-delà de l’espace domestique. « Ardern est une femme remarquable capable de briser le plafond de verre avec une facilité déconcertante » écrit une journaliste du Guardian, titrant « Ardern montre que plus aucune porte n’est fermée aux femmes ».
Pourtant, pour un grand nombre d’entre celles qui souhaitent devenir mères, « maternité » rime encore avec « renoncer ». Un déchirement qu’explore l’essayiste Mona Chollet dans son dernier ouvrage « Sorcières », dans lequel elle fait état du discours environnant qui invite désormais les femmes à « choisir tout » : une ribambelle de conseils pour mieux jongler avec les horaires, s’organiser de manière millimétrée, se lever à l’aube dans l’espoir de bénéficier d’une ou deux heures à soi. Des trucs et astuces qui renforcent pour la majorité des femmes le sentiment d’échec personnel : « […] cela contribue à normaliser cette situation, en escamotant la profonde injustice sociale qu’elle représente. Cela donne le sentiment qu’il y a pas d’élément extérieur dans l’équation, que tout dépend d’elles et de leur degré d’organisation, et culpabilise celles qui s’en sortent moins bien en leur faisant croire que le problème, c’est elles. »
Il ne s’agit pas seulement de « vouloir » mais bien de « pouvoir » : dans les couples hétérosexuels, pouvoir compter sur un conjoint impliqué à la fois dans les tâches domestiques mais également parentales, avoir les moyens de payer la crèche et autres babysitteurs en cas de rendez-vous impromptus. Bénéficier d’une famille ou d’amis présents. Être en mesure de gérer psychologiquement la charge mentale que représente l’organisation de la vie familiale, souvent attribuée aux mères. De plus en plus de de mères brisent un tabou en exprimant leur regret d’avoir eu des enfants. Et si la majorité de celles-ci ne remettent pas en question leur amour pour leur progéniture, c’est bien la violence d’un système qui cloue véritablement les femmes au sol qui se rend visible à travers elles, signalant qu’au-delà des discours et des postures médiatiques, ce sont des décisions politiques qui doivent être posées.
Elisabeth Meur - Poniris
Références
Anon. Motherhood and politics. The Guardian. 13 février 2007. https://www.theguardian.com/theguardian/2007/apr/13/guardianweekly.guardianweekly1
Anon. Ségolène Royal et sa fille Flora reçoivent Gala. Gala. 20 mars 2012. https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/exclu-_segolene_royal_et_sa_fille_flora_recoivent_gala_257672
Anon. Controverse. Notre Première ministre est enceinte, est-ce une affaire d’État ? Courrier International. 2 septembre 2018. https://www.courrierinternational.com/article/controverse-notre-premiere-ministre-est-enceinte-est-ce-une-affaire-detat
Anon. Clémentine Autain – Femme politique et maman. France Télévisions. 7 juin 2012. https://www.youtube.com/watch?v=mPXxe5CaD4s
Anon. Contre le vote des femmes : florilège. Assemblée Nationale. http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/le-suffrage-universel/la-conquete-de-la-citoyennete-politique-des-femmes/contre-le-vote-des-femmes-florilege
Aude Bariéty. Nouvelle-Zélande : la première ministre Jacinda Ardern accouche d’une petite fille. Le Figaro. 21 juin 2018. http://www.lefigaro.fr/international/2018/06/21/01003-20180621ARTFIG00101-nouvelle-zelande-la-premiere-ministre-jacinda-ardern-accouche-d-une-petite-fille.php
Emily Bazelon. How Republican Politicians Learned to Love ‘Working Mothers’. New-York Times. 4 octobre 2016. https://www.nytimes.com/2016/10/09/magazine/how-republican-politicians-learned-to-love-working-mothers.html
Laurence de Charrette et Bruno Jeudy. Rachida a accouché d’une petite fille. Le Figaro. Le 2 janvier 2009. http://www.lefigaro.fr/politique/2009/01/02/01002-20090102ARTFIG00383-rachida-dati-a-accouche-d-une-petite-fille-.php
Benyahia-Kouider. Doris Schröder agresse Merkel. Libération. 2 septembre 2005. https://www.liberation.fr/planete/2005/09/02/doris-schroder-agresse-merkel_531004
Mona Chollet. Sorcières. Zones. 2018.
Helen Clark. Jacinda Ardern shows that no doors are closed to women. The Guardian. 21 juin 2018. https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/jun/21/jacinda-ardern-shows-that-no-doors-are-closed-for-women?CMP=soc_3156
Hillary Clinton. Every Child. 22 septembre 2015. https://www.youtube.com/watch?v=U22UuYAHO0I
Hillary Clinton. Children. 26 janvier 2016. https://www.youtube.com/watch?v=GsxbCplcfHI
Fanny Collard. Quelques dates de l’histoire politique des femmes en Belgique. Femmes Plurielles. 31 août 2018. http://www.femmes-plurielles.be/quelques-dates-de-lhistoire-politique-des-femmes-en-belgique/
Jen Doll. Michelle Obama and the power of Mom. The Atlantic. 5 septembre 2012. https://www.theatlantic.com/politics/archive/2012/09/michelle-obama-and-power-mom/323963/
Observatoire bruxellois de l’emploi. Situation des familles monoparentales face à l’emploi et au chômage en Région de Bruxelles-Capitale. Octobre 2009. http://www.actiris.be/Portals/36/Documents/FR/Focus_familles_monoparentales.pdf
Olivia Gazalée. Le mythe de la virilité. Robert Lafont. 2017.
Jill Greenlee et Rachel VanSickle-Ward. A Mother for President. How Democrats are changing the way motherhood is linked to presidential power. US News. 5 août 2016. https://www.usnews.com/opinion/articles/2016-08-05/how-hillary-clinton-uses-motherhood-as-a-credential-for-president
Sylvie Kauffmann. De la maternité en politique. Le Monde. 24 janvier 2007. https://www.lemonde.fr/idees/article/2007/01/24/de-la-maternite-en-politique-par-sylvie-kauffmann_858975_3232.html
Elodie Mandel. Maman et ministre : quand Ségolène Royal assumait la médiatisation de ses enfants. Closer Mag. 14 mars 2016.
https://www.closermag.fr/politique/maman-et-ministre-quand-segolene-royal-assumait-la-mediatisation-de-ses-enfants-599998
Candice Nedelec. Rachida Dati : pourquoi elle fait un bébé toute seule. Gala. 19 septembre 2008.https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/rachida_dati_pourquoi_elle_fait_un_bebe_toute_seule_133551
[1] Cela lui a d’ailleurs été reproché par Doris Schröder-Kopf, épouse de Gerhard Schröder : « Au vu de son parcours, Mme Merkel n’incarne pas l’expérience de la plupart des femmes. Elles se demandent comment concilier travail et famille, si elles doivent abandonner leur travail pendant des années après l’accouchement ou comment élever leurs enfants au mieux. Mais ce n’est pas le monde de Merkel. »
[2] Ségolène Royal : "Les agressions sexistes sont venues de mon propre camp", RTBF, 10 décembre 2018,https://www.rtbf.be/info/societe/detail_segolene-royal-les-agressions-sexistes-sont-venues-de-mon-propre-camp?id=10094521
[3] En espagnol, le mot « grossesse » se traduit par le mot « embarazo », l’embarras.
[4] Dans l’un de ses clips de campagne retraçant sa carrière, une jeune Hillary Clinton déclare s’intéresser aux enfants, suite à quoi une succession d’autres Hillarys martèlent en choeur et au fil des discours leur volonté d’assurer un avenir serein à tous les enfants des Etats-Unis. « J’ai passé ma vie à me battre pour les enfants, les familles et notre pays, et je ne compte pas m’arrêter-là ! » conclut la candidate en 2016. Dans une autre vidéo, on la voit se réjouir de tenir dans ses bras sa petite-fille nouvelle-née. « Nous allons faire tout notre possible pour lui offrir les meilleures opportunités dans la vie » dit-elle. « Mais qu’en est-il des autres enfants ? Il n’y a pas que les petits enfants du Président qui doivent être capable de réussir aux Etats-Unis ! »
[5] Le New-York Times confirme, chiffres à l’appui : lors du Congrès National du Parti Démocrate, durant lequel la candidature de Clinton a été dévoilée, le mot « famille » a été utilisé 77 fois et le mot « femme » 111 fois. Le mot « mère » est lui apparut 18 fois.
[6] « En vain prétend-on que l’égalité civile accordée à la femme a pour corollaire nécessaire son émancipation politique. C’est méconnaître absolument le rôle de la femme dans l’humanité. Destinée à la maternité, faite pour la vie de famille, la dignité de sa situation sera d’autant plus grande qu’elle n’ira point la compromettre dans les luttes du forum et dans les hasards de la vie publique. Elle oublierait fatalement ses devoirs de mère et ses devoirs d’épouse, si elle abandonnait le foyer pour courir à la tribune. [...] Nulle part le rôle de la femme ne fut mieux compris qu’à Rome ; vénérée et vénérable dans la vie privée, la matrone romaine n’était rien dans la vie publique et jamais elle ne songea à compromettre la majesté du foyer domestique dans la tourbe des comices. » Extrait de la thèse d’Émile Morlot (1884) : « De la capacité électorale »
[7] Les médias ne tarissent d’ailleurs pas d’éloges sur le physique de Sarah Palin et la grossesse de Rachida Dati a été traitée de manière très glamour. Morceau choisi publié dans Gala : « Elle qui maîtrisait tout dans sa vie – sa carrière politique n’est-elle pas un exemple ? – sentait que son destin de femme risquait de lui échapper. Et puis, la rumeur s’est répandue dans le microcosme parisien : Rachida Dati serait enceinte. On guettait la moindre apparition, des rondeurs, un sourire qui en disait long. C’est par un aveu simple, honnête, que la garde des Sceaux a mis fin aux on-dits : « Si c’est consolidé, je serai heureuse et j’aurai l’impression d’avoir bouclé la boucle. Sinon, j’en serai très chagrinée, mais je mettrai du rouge à lèvres là-dessus et je porterai ce sac toute seule. » »
[8] Contre 62,3% pour les mères en couple. Le chiffre chutait à 40,9% lorsqu’il s’agissait des mères de deux enfants et plus. http://www.actiris.be/Portals/36/Documents/FR/Focus_familles_monoparentales.pdf
[9] Alors porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pendant les élections présidentielles de 2012.
[10] Lorsque Mark Richardson lui demande s’il est normal qu’elle prenne un congé maternité pendant son mandat, elle répond : « Pour les autres femmes, il est inacceptable en 2017 de devoir répondre à une telle question dans le cadre de leur travail. C’est inacceptable en 2017. Une femme a le droit de choisir quand avoir des enfants »,