Entre fantasmes et menaces, une masculinité dans le viseur ?
Le "garçon arabe" au cinéma : l’outil d’animation en ligne
Les médias populaires – les séries, les films, les pubs, les clips… – donnent à voir certaines répartitions de rôles, qui imprègnent nos sociétés. Cet outil d’animation vise identifier en quoi la représentation spécifique des « garçons arabes » nourrit un apriori discriminant sur ces citoyens en particulier. Il est jalonné d’extraits de films à mettre en débat et à décrypter. Il s’inspire des témoignages et commentaires recueillis pendant des animations en éducation permanente, sur cette thématique.
Le livre de Nacira Guénif-Souilamas et Eric Macé Les féministes et le garçon arabe (Éditions de l’Aube, 2004) met en évidence un paradoxe. D’une part, de nombreuses voix s’expriment et luttent contre le patriarcat historique de nos sociétés. D’autre part cette lutte cohabite avec la stigmatisation d’une masculinité considérée comme « plus problématique » que les autres et à contre-courant des valeurs occidentales : celle des « garçons arabes » ou d’origine maghrébine, musulmans ou pas.
La figure du « garçon arabe » joue-t-elle le rôle de bouc émissaire d’une société qui peine à regarder son propre sexisme dans les yeux ? S’appuyant sur certains lieux communs (la femme voilée aliénée et impuissante face à des hommes sexistes et violents, principalement), une certaine masculinité est pointée du doigt.
Au cinéma, quelle position occupent au fond les hommes issus de l’immigration nord-africaine, dans le spectre des masculinités ? Djihadiste ou banlieusard ? Sultan polygame ou paysan illettré ? Cet outil invite à questionner les stéréotypes et leur impact.
Après une appropriation par l’animateur·rice, le ou la pédagogue, cet outil permet de cheminer avec un groupe d’apprenant·es au fil des extraits. Le module est librement accessible en ligne sur notre plateforme eformation.media-animation.be.
L’équipe de Média Animation peut également accompagner votre groupe ou votre association dans la réflexion critique proposée par cet outil.
Bien que ce terme de « garçon arabe » soit un terme flou, imprécis voire inexact, nous avons décidé de le reprendre dans cet outil. Ce choix permet de souligner que le langage, des images comme des mots, peut contribuer à créer des réalités partagées qui n’ont pourtant aucun ancrage dans les faits. Les guillemets permettent cependant de rappeler le caractère construit de cette désignation.
L’analyse dont s’inspire cet outil est à découvrir sur le site popmodeles.be.