" Dans une maison en verre"
Les ateliers Média Expression, en partenariat avec EYAD asbl, se sont déroulés de décembre 2020 à août 2021. Le collectif vous présente aujourd’hui le résultat de leur processus de production, une capsule vidéo « Dans une maison en verre » pour sensibiliser à la situation des personnes sans-papiers, notamment à leur condition de travail, en soutien à la pétition "wearebelgiumtoo" & à la coordination des sans-papiers.
A l’initiative de l’association EYAD asbl, un groupe en éducation permanente s’est constitué en novembre pour des rencontres en distanciel en soirée pour aborder des situations d’injustice, d’invisibilité des personnes…
Le groupe a souhaité se lancer dans une production audiovisuelle en vue de participer au Concours de courts-métrages « A Films Ouverts », organisé chaque année autour de la journée internationale de la lutte contre les discriminations raciales (21 mars).
« C’est finalement le confinement qui nous a permis de nous retrouver, d’abord sur Whatsapp, d’entamer des débats puis de faire appel à Média Animation pour développer un projet concret pour le festival AFO. »
Tous les participant.e.s de ces ateliers sont issus de l’immigration et certain.e.s sont des personnes en demande de régularisation. Cette situation précaire est perçue comme injuste. Ce sont des personnes « déracinées », pour la plupart diplômées, qui parlent la langue, sont investies bénévolement dans des actions citoyennes, prônent l’interculturalité, travaillent (non déclarés), font fonctionner l’économie… Elles remplissent donc le « contrat social » mais demeurent invisibles aux yeux de l’état et subissent des préjugés qui les pénalisent et les excluent de la démocratie.
« X est obligé de travailler dans tous les domaines pour payer son loyer et survivre (bien qui soit titulaire d’un master en ingénierie….). Il ne peut pas se permettre de refuser un travail. Il faisait son maximum pour être présent lors de nos rencontres mais a été contraint parfois de nous rejoindre avec son téléphone portable depuis : la voiture de son « patron », une cave dans laquelle nous pouvions admirer toute une série de tuyaux, dans des escaliers entre les étages ou dans un grenier… La situation était alors cocasse mais sa présence, compromise, était néanmoins appréciée de tous ! »
Durant tout le processus, cette thématique, qui touche de très près le groupe, a généré énormément de débats, réflexions, revendications et questionnements sur l’histoire, le fonctionnement et les valeurs de notre société occidentale.
En décembre 2020, les premières rencontrent ont eu lieu, en VisioConférence, et ce jusqu’en mai 2021, à raison d’une soirée par semaine. Ces rencontres en ligne ont permis aux participant.e.s de s’initier à l’analyse du fond et de la forme de productions audiovisuelles diverses (fictions, docu, reportages,…). Ensuite, les exercices proposés sur les composantes et spécificités du langage audio-visuel ont amené petit à petit le groupe à une production « maitrisée » d’images et de sons.
La force des ateliers en ligne est la disponibilité/possibilité d’assister à ces rencontres. En effet, ce dispositif ne nécessite pas de se déplacer : gain de temps et d’argent (coût des transports). Il était aussi surement plus facile de s’organiser avec la vie de famille (pas besoin de faire garder les enfants). Au travers des exercices proposés, les participant.e.s, en distanciel, acquièrent, malgré elleux, plus rapidement de l’autonomie, de débrouillardise face à une consigne et a permis de maitriser leur propre matériel à disposition.
Concernant le matériel informatique nécessaire pour se connecter (smartphone, ordinateur, connexion, casque/micro...) Eyad, s’est assuré en amont qu’il n’y avait aucune discrimination à ce niveau-là pour donner la possibilité à chacun.e de suivre correctement les réunions.
Les faiblesses, par contre, sont plus conséquentes au niveau de la cohésion du groupe, de la dynamique d’apprentissage collectif, de la répartition de la parole,... Le programme d’animation d’ateliers en VisoConférence est plus allégé, car cette configuration fait que les activités prennent plus de temps.
Un Padlet a été créer pour le suivi du processus. Ce support numérique permet de publier toutes les ressources d’ateliers de l’animatrice, mais également publier les résultats d’exercices, notes "théoriques", notes de débats/réflexions,...
Ici une version publique du Padlet
Au mois de mai, le collectif a pu poursuivre le projet en présentiel, en binôme masqué dans un premier temps, afin de s’initier à la prise en main du matériel « semi-pro » lors d’exercices de tournage et de montage.
Durant l’été 2021, les participant.e.s ont entamé tous ensemble la pré-production, qui consiste à identifier l’intention de la création, définir le genre, la durée de la réalisation, ... Lors de l’écriture collective, pour la future voix off ou interventions face caméra, ce sont 5 pages de textes mêlant témoignages et propos documentés qui ont été rédigés. Un format vidéo plus long a été envisager et demeure en suspens.
Mais pour une première réalisation, le groupe a voulu garder l’essentiel, être le plus concis afin que ce court-métrage puissent, on l’espère, se répandre plus facilement dans les réseaux pour inviter à signer la pétition « WEAREBELGIUMTOO » et à participer aux manifestations nationales de soutien aux sans-papiers.
Note d’intention : « Nous sommes un groupe multiculturel en éducation permanente. Une partie d’entre nous est en situation d’irrégularité administrative. L’actualité sanitaire a empirer leurs conditions de vie. Notre but est de sensibiliser à la cause de sans-papiers, souvent mal comprise. Nous avons réduit nos propos pour proposer une version courte au festival AFO, en utilisant au maximum des images LIBRES de droits alors que les droits des personnes sont bafoués et qu’ils se sentent de moins en moins LIBRES ! »
Synopsis : « Des courts extraits d’interview qui abordent et questionnent les politiques migratoires et la condition, notamment de travail, des sans-papiers. La société évolue lentement pour accorder des droits à ceux qui en sont privés. Créons autour de nous de l’empathie et questionnons-nous sur notre propre futur… »